Novembre 2022

Même s’il me reste encore quelques articles inédits de notre vie au Royaume-Uni, au diable la logique et l’ordre chronologique, car je viens de recevoir la pellicule de notre dernier voyage en Angleterre, il y a deux mois. Nous avons visité presque tout ce qui nous intéressait en Angleterre (à l’exception des Cornouailles, mais qui est toujours sur notre liste d’attente !), nous avions cette fois un objectif très particulier. Voire deux. Le premier fut le concert de Florence + the Machine à Bournemouth, le second – la vente de notre voiture qui nous attendait à Londres depuis deux ans. Comment nous en sommes arrivés là ? Vaut mieux ne pas demander.

Bristol

En général, je me considère comme une personne chanceuse. Du moins dans le passé, avant l’horrible guerre dans mon pays. Ce voyage fut cependant un échec dès le début. Tout d’abord, nous avons dû modifier l’itinéraire car notre vol avait été annulé. Ce qui n’est pas si mal puisque nous pourrions ainsi visiter Bristol, où nous n’étions jamais allés auparavant. Puis notre concert a été annulé. Et c’était bien pire.

Bournemouth

Nous avons donc fait un voyage au Royaume-Uni juste pour relâcher un peu plus de CO2 dans l’air pour rien. Sans vouloir diminuer l’intérêt touristique de Bristol et de Bournemouth, sans le concert le plaisir n’était pas le même.

Puis la météo. Nous ne sommes pas du genre à être facilement effrayés par la pluie, mais ce que nous avons vécu à Bristol était bien plus intense qu’une simple bruine légère. Je suis sûre que nous aurions eu une impression totalement différente de Bristol si elle n’avait pas été inondée de pluie (ainsi que nos chaussures).

À Bournemouth, les choses se sont un peu améliorées. Le ciel et le soleil du début de l’hiver étaient magnifiques et nous pouvions profiter de la lumière caractéristique des pays maritimes du nord au climat « instable ». La joie n’a pas duré longtemps car nous avons découvert que pile la veille de la visite, le ferry pour Old Harry Rocks était endommagé et qu’il n’y avait aucune connexion avec le parc national que nous espérions atteindre. Après une maigre tentative de nous convaincre que photographier les ombres des falaises à l’horizon suffirait mais on n’a pu tromper personne.

Il y a eu aussi du positif ! Nous avons pu apprécier de nouveau le top de la cuisine britannique – le repas dans un pub traditionnel qui sentait des dizaines de sortes de bières et, bien sûr, le Fish and Chips. Comme il se doit – au bord de la mer dans une boîte à emporter. Délicieux, mais mon estomac demandait de ne pas en abuser (les aventures de l’estomac fut un autre malheur de ce voyage).

Cela faisait longtemps depuis notre dernière escapade surf, nous sommes donc restés fascinés à regarder les courageux, qui ne craignent pas les eaux glaciales de la Manche. Bravo !

London

Prochain arrêt – Londres. Pour diverses raisons, c’était la première fois que notre amour pour Londres a été remis en question. Après la pandémie, la ville est devenue encore plus chère que d’habitude, ou nos revenus actuels sont inférieurs à ce qu’ils étaient auparavant, mais Londres nous a paru très hostile, tant financièrement que mentalement. Je n’ai pas aimé ce sentiment. Le dire me cause de la peine car mon amour pour Londres était quelque chose de ferme et certain, le perdre ou en douter, c’est comme perdre une partie de moi-même, et en ces temps horribles, c’est une chose que j’aimerais éviter.

À ce moment, la pellicule de notre caméra s’est terminée, mais nous avons une page entière rien que pour Londres. Pourquoi n’en avons-nous pas acheté davantage sur place ? Parce qu’à Londres elles coûtent la peau des fesses.

La malchance de ce voyage nous poursuivait même après sa fin. Nous n’avons pas été intégralement remboursés pour le concert, et l’envoi du colis avec quelques affaires de la voiture a aussi coûté la peau des fesses. Dieu sait que ce n’est pas comme ça que je voulais retourner au Royaume-Uni, mais encore une fois : qu’importe quand mon pays est bombardé tous les jours ? De quoi est-ce que je me plains ?