Juillet & août 2020

Dans notre dernière publication nous avons partagé notre visite d’un des points très importants de notre bucket liste en française – Cirque de Gavarnie. Ce n’était qu’entrée pour ce qui a suivi le lendemain – la première « sérieuse » randonnée sur un vrai sommet depuis notre ascension de Pic de Coma Pedrosa en Andorre (2 943 m) il y a huit ans. Il était temps pour une nouvelle conquête – Pic du Taillon (3 144 m). Malgré son altitude plus importante, cette rando est considérée facile mais elle offre toutes les beautés des montagnes auxquelles on s’attend. Alors, le planning était le suivant : d’abord une petite balade vers le Cirque de Gavarnie en tant que réchauffement, puis une longue nuit de sommeil sous la tente et puis – LA ascension d’adultes.

Le Matin

Les montagnes sont comme les déserts – peu importe si nous sommes en juillet avec des températures au-delà de l’imaginable pendant la journée, la nuit, sans équipement approprié, on se gèle jusqu’à la moelle. C’est précisément ce qui nous est arrivé malgré nos sacs de couchage prévus pour les voyages dans le cercle polaire. Par contre, il y a eu aussi du positif – la nuit dans les montagnes signifie le ciel d’une clarté incroyable. Nous étions trop épuisés pour sortir de la tente et installer l’appareil photo, mais pour vous donner l’idée, rendez-vous sur notre voyage dhiver dans les Pyrénées.

L’ascension

Puis nous avons démarré 17 km de marche (aller et retour). Honnêtement, je ne pensais pas pouvoir y arriver sinon pour un autre aspect magique des montagnes : on ne sent pas la distance. On est complètement immergé dans la beauté des environs ainsi que dans la marche en soi, qu’il ne reste pas de temps pour évaluer le nombre de kilomètres et en avoir peur. Et même si on commence à ressentir la distance, la beauté époustouflante de la nature justifie tous ces efforts.

Dans cette randonnée nous avons eu droit à : la marche sur la glace et la descente sur les fesses, la traversée des cascades, l’escalade sur la falaise, l’attaque du vertige et les promesses ne plus jamais se laisser embarquer dans les montagnes.

Rien à dire, nous étions aussi très fiers. À chaque randonnée, pendant la descente je n’arrive pas à croire quelle distance j’ai pu couvrir – cela me paraît impossible ! Pourtant, d’une manière ou d’une autre, nous l’avons fait. Et ce sentiment d’accomplissement est au moins aussi bon que la randonnée elle-même, mais certainement pas aussi bon que la nuit de sommeil qui suit cette aventure.

Pic de Néouvielle

Une autre portion de magie des montagnes nous attendait. Après chaque rando, je me promets de ne plus jamais en refaire et de me contenter de ski car bien entendu je n’ai plus aucun intérêt à conquérir de nouveaux sommets. Pourtant, un mois plus tard, résister à l’appel des Pyrénées fut déjà impossible. Nous voilà – en route vers un autre sommet. Le pic de Néouvielle (3 091 m) est légèrement plus doux que le précédent, mais la randonnée fut beaucoup plus raide et s’avéra comme une véritable épreuve pour nos cuisses.

Cette fois, nous étions prêts pour capturer le ciel étoilé – notre ami avait apporté un télescope, c’était donc notre première initiation maladroite à l’astrophotographie. Le résultat laisse à désirer, mais nous sommes néanmoins très satisfaits – notre photo personnelle de la Lune, c’est quand même cool !

Nous avons senti presque immédiatement la différence entre deux randonnées : le paiement pour une distance plus courte de 7 km (l’itinéraire du pic du Taillon étant de 17 km contre 10 km pour Néovielle) fut une altitude plus raide – nos jambes n’y étaient pas du tout préparées. Et pourtant, nous sommes tous les trois arrivés au sommet où nous avons mangé nos sandwichs tout en se félicitant pour nos efforts. Une triste observation : plus on prend de l’âge, plus on ressent le vertige – les derniers 500 mètres de dénivelé ont été particulièrement durs.

La meilleure partie de cette randonnée n’était même pas une longue nuit de sommeil, mais une baignade dans un lac frais au pied des montagnes. Nus, libres, jeunes et heureux – c’est beau comme sensation.

🎞️ Kodak Color Plus 200

Epilogue

La randonnée fait partie de ces activités qui provoquent un flot de discours philosophiques et pompeux. Surmonter un défi physique, revenir à notre mère nature, se ralentir etc. Le pire, c’est qu’il faut le vivre soi-même pour comprendre que chacune de ces grandes paroles est vraie ! On se sent à la fois mis au défi et récompensé, rafraîchi et vidé. Je suppose que c’est la raison pourquoi les gens peuvent passer la vie dans les montagnes, aussi hostiles qu’elles puissent être.